Conflits multiformes en RDC, le Ministre des droits humains lance à partir de ville de Kalemie les consultations nationales sur les besoins de justice, réparations et garanties de non-répétition

Conflits multiformes en RDC, le Ministre des droits humains lance à partir de ville de Kalemie les consultations nationales sur les besoins de justice, réparations et garanties de non-répétition

La ville de Kalemie a abrité ce mercredi 2 mars 2022 dans la salle des plénières de l’Assemblée provinciale du Tanganyika, la cérémonie du lancement officiel des consultations populaires sur les besoins de justice, réparations et garanties de non-répétition. Présidé par le Ministre national des droits humains, Albert Fabrice Pwela en sejour au chef-lieu de la province du Tanganyika, l’événement s’est déroulé en présence d’un parterre des officiels notamment du Gouverneur ad intérim de la province, des députés provinciaux, des chefs d’agences du système des Nations-Unies, des délégués de la présidence de la République, ceux du ministère de la justice ainsi que des acteurs sociaux et politiques de la province du Tanganyika. Bien que symbolique, le choix de la province du Tanganyika pour abriter un tel évènement s’expliquerait par les récents conflits intercommunautaires entre les twa et les bantous dont les effets ont été dévastateurs et n’ont épargné aucun coin de cette région conduisant aux frustrations des uns et des autres.

Conscient de ces effets néfastes, le Gouverneur ad intérim, Samba Kayabala Mony espère qu’à l’issue de ces consultations populaires, les communautés et les ex-combattants arriveront à améliorer leur coopération et que la coexistence des communautés twa et bantous et les mécanismes de leur réconciliation seront renforcés.

« Grâce à la cohabitation pacifique, la collaboration et la réconciliation intercommunautaire ainsi que la réinsertion sociale des ex-combattants, la province du Tanganyika disposera davantage des atouts pour son développement » croit-il.

Présent à cet événement, le Directeur du bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme, Abdoulaziz Thioy, partenaire clé dans la mise en œuvre de ce processus, a indiqué que la finalité poursuivie par ces consultations est de recueillir les besoins de vérité, de justice, de réparation, de cohésion sociale et de prévention des sites des conflits. Pour cela,  une centaine d’enquêteurs issus de l’administration publique et de la société civile uniquement pour le Tanganyika seront formés et déployés à l’intérieur de la province afin de consulter les acteurs impliqués aux conflits ainsi que les victimes sur leurs réels besoins.

« La province du Tanganyika qui nous reçoit aujourd’hui est confrontée à la rude épreuve de conflit armé depuis plus de 10 ans et surtout à une violence armée qui continue jusqu’à ces jours avec des attaques des groupes armés sur fond de conflit intercommunautaire et qui n’en finit pas d’allonger la liste déjà excessive des victimes innocentes. Les Nations-Unies ont toujours soutenu que la paix, la cohabitation pacifique et la réconciliation partent nécessairement par un processus de lutte contre l’impunité des graves violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme et qui doit dresser les causes et les conséquences d’un passé violent dans une approche de construction de la paix et de sa pérennisation à travers les mécanismes de justice transitionnelle » souligne-t-il.

Pour le Ministre des droits humains, Albert Fabrice Pwela qui a lancé ces consultations nationales, celles-ci devront aboutir à la mise en place de la commission vérité et réconciliation et aux règles du jeu claires et pacifiques entre populations des provinces sorties des conflits dont le Tanganyika.

« L’enjeu de cet événement, dit-il, est capital car les informations et données qui seront recueillies devront nous aider à assoir une vraie commission de vérité et réconciliation. J’en appelle aux compétences de monsieur le Gouverneur de province, autant qu’à l’engagement des différentes personnalités actives dans la gestion de la chose publique, civiles comme militaires, étatiques et coutumières pour que ce processus ait un succès. Cela portera notamment sur les facilités à accorder aux enquêteurs qui seront déployés à travers les territoires, chefferies, secteurs, groupements et villages, plus singulièrement les conditions sécuritaires pour l’accomplissement de leur mission ».

Lancées à Kalemie, ces consultations vont se dérouler pendant un mois sur l’ensemble du territoire national. Elles sont appuyées techniquement par le bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme dans le cadre du projet d’appui aux ex-combattants et communautés en lien avec les démobilisations spontanées par des initiatives de réinsertion socio-économiques et de justice transitionnelle piloté par le consortium OIM, BCNUDH et PNUD.

Jeannot MWILAMBWE à Kalemie

Partager
Share

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *