Près de 100 étudiants de différents établissements universitaires de la ville de Kalemie dans la province du Tanganyika ont pris part à l’atelier de sensibilisation sur leurs rôles dans la lutte contre les abus et exploitations sexuels notamment ceux à charge des agents des Nations-Unies. Ces assises ont été organisées par le bureau de conduite et discipline de la MONUSCO-BENI ce jeudi 6 juillet 2023 dans la salle de la congrégation des sœurs de saint Joseph à Roelens. Différentes présentations ont porté sur les actes d’abus et d’exploitation sexuels suivant la conception des Nations-Unies mais aussi du droit positif congolais et enfin les violences sexuelles liées aux conflits. A en croire Oswald MASENGO, responsable de ce bureau en mission au Tanganyika, l’objectif de cet atelier est de sensibiliser ces étudiants sur ces actes et faire d’eux des acteurs de lutte. La MONUSCO s’étant déjà retirée de la province du Tanganyika depuis juin 2023, une partie de son personnel travaille aujourd’hui dans le bureau intégré et que les valeurs cardinales des Nations-Unies doivent être de stricte observance non seulement par ces agents mais aussi par ceux des agences du système des Nations-Unies présentes en province et des Organisations non gouvernementales qui bénéficient de leurs financements, a indiqué, la même source.

« Nous avons sensibilisé les étudiants aujourd’hui pour qu’ils soient aussi les acteurs de protection de la communauté congolaise contre les abus et exploitations sexuels qui peuvent être probablement commis par le personnel des Nations-Unies qui reste ici sur place. Nous avons choisi les étudiants parce que ce sont les jeunes intellectuels qui ont un sens critique et qui peuvent facilement comprendre la matière et arriver à maîtriser le contenu du sujet, se l’approprier ainsi qu’être capable de répercuter ce message auprès de ceux qui ne sont pas ici, leurs camarades » a-t-il expliqué
Contextualisant les notions d’exploitation et d’abus sexuels suivant le droit positif congolais, Lyly Malonda, Magistrat au parquet près le tribunal de grande instance de Kalemie a noté que ces pratiques s’érigent en infractions et rentrent dans la catégorie d’abus sexuels en ce sens qu’il y a défaut du consentement de la part de la victime. A la différence de la conception des Nations-Unies, les auteurs de ces faits infractionnels sont passibles de poursuites en justice. Elle a, par ailleurs, révélé que ces actes sont à la base des conséquences fâcheuses dans la communauté. D’où son appel aux étudiants d’être porteurs de messages de sensibilisation dans les milieux universitaires et dans toute la communauté pour décourager ces pratiques.

« Les violences sexuelles ont des conséquences néfastes dans la vie d’une personne. Et eux en tant qu’étudiants, nous avons attiré leur attention pour comprendre ces faits afin d’éviter de tomber dans ce piège qui peut un jour arrêter leur destinée; parce que, lorsque vous tombez dans les cas des violences sexuelles, vous êtes victime ou auteur, cela peut compromettre totalement votre avenir » a-t-elle averti
Édifiés par les renseignements reçus, les étudiants prennent l’engagement d’être désormais les acteurs de lutte de ces pratiques qui déshumanisent.

« Cette formation nous a été bénéfique, parce qu’elle nous a sortis dans l’ignorance. Il y a plein de choses qu’on ignorait mais grâce à cette formation, on en est au courant. J’ai bénéficié de quelque chose d’important selon quoi la dignité humaine doit être protégée, l’intégrité de même ; cependant il arrive que l’on abuse et que les gens soient exploités sexuellement, ce qui est inadmissible et que nous devons dénoncer « ont-ils déclaré
A noter que cet atelier s’est clôturé par la présentation sur les violences sexuelles liées aux conflits. Les notions en rapport avec les violations des droits de l’homme et des étapes à suivre après un viol ont été expliquées à la grande satisfaction des participants.
Jeannot MWILAMBWE à Kalemie