A Nyunzu, l’un des territoires de la province, le Réseau des femmes du Tanganyika, REFETANG en sigle a renforcé les capacités d’une trentaine de femmes leaders et membres du comité de paix et de médiation sur la prévention, la résolution et la gestion des conflits. L’objectif étant d’amener ces participantes à avoir le même entendement du conflit, de la paix durable et de connaître les sources du conflit, cet atelier a abordé des modules axés essentiellement sur la prévention et résolution des conflits, alertes précoces, médiation mais aussi comprendre le conflit, a indiqué Albertine KUNGWA, Coordonnatrice de ce Réseau dans une interview accordée à miradorinfo.net ce vendredi 29 septembre 2023. Cette activité, à l’en croire, s’est tenue dans le cadre du projet d’appui à la promotion de l’égalité des sexes dans le processus de la participation de la femme dans les instances décisionnelles et la consolidation de la paix que cette structure de promotion des droits de la femme met en œuvre dans cette entité sur financement de l’Onufemmes. Elle fait donc partie d’une batterie d’activités que son Organisation a réalisées sur une période couvrant les mois de juillet et août 2023.

« Nous avons séjourné depuis juillet à Nyunzu. Sur place, nous avons redynamisé et appuyé le comité de paix et médiation pour lequel nous avons reçu 100 membres dont 76 femmes. Vous comprenez que les femmes de la contrée sont plus impliquées dans la prévention et la résolution des conflits. Nous leur avons rafraîchi la mémoire sur les rôles qui sont les leurs notamment dans le maintien et la promotion de la paix. Les échanges qu’on a eus étaient tellement fructueux que chacun d’entre eux en était satisfait. A ces échanges, nous avions associé les agents de l’ordre, les acteurs des Organisations nationales et internationales œuvrant dans ce territoire, les femmes Twa et bantoues membres de ce comité de paix » a-t-elle expliqué.
Au cours de la même période, le Réseau des femmes du Tanganyika a tenu des rencontres d’échanges d’expériences sur les thématiques relatives à l’agenda femmes, paix et sécurité. Au centre de ces rencontres, la pertinente question de l’apport de la femme dans le processus de la paix durable dans ce territoire. Suivant la Coordonnatrice de cette structure, il s’est dégagé de ces échanges que les femmes sont actives dans les alertes d’éventuels cas d’insécurité, ce qui permet aux autorités tant pilitico-administratives que militaires de lever en amont des options pour y faire face. En dépit de leur implication dans la prévention et la résolution des conflits, il se trouve que le taux de participation des femmes dans les instances décisionnelles reste faible dans cette partie de la province.

« Nous avons le devoir de continuer à mener des plaidoyers auprès des décideurs, à sensibiliser les femmes sur leurs droits et à les encourager à participer comme actrices et non comme téléspectatrices aux échéances électorales pour leur participation dans les instances de prise de décisions. Il s’aperçoit que le taux de participation des femmes aux postes de commande est encore faible dans ce territoire. Nous tenons néanmoins à féliciter nos autorités pour avoir nommé à la tête de ce territoire une dame que nous avons rencontrée dès notre arrivée » a-t-elle poursuivi.

A noter qu’au-delà de ces activités, le Réseau des femmes du Tanganyika a formé pendant 3 jours plusieurs femmes et jeunes filles sur leurs rôles dans le processus de la paix et la résolution 1325. Il a également réalisé un monitoring sur les cas de violation des droits de l’homme spécifiquement ceux des femmes et jeunes filles bantoues et Twa qui sont à la base des tensions communautaires et qu’il a au final dénoncés. Toutes ces activités ont été sanctionnées par l’élection du comité directeur du cercle des femmes leaders du territoire de Nyunzu, un cadre de concertation et de partage mis en place par ce Réseau des femmes du Tanganyika.
Jeannot MWILAMBWE