Engagé depuis la nuit de temps dans la lutte contre les violences basées sur le genre, le Fonds pour les femmes congolaises ne désarme pas. Au travers des filles leaders des clubs scolaires des instituts Lubuye et la providence qui bénéficient de son encadrement, il a mené ce vendredi 21 octobre 2022 une mission de plaidoyer auprès de la Gouverneure de province du Tanganyika, Julie Ngungwa Mwayuma pour obtenir de celle-ci toute son implication dans l’éradication des violences sexuelles en milieux scolaires. D’après la note de plaidoyer lue devant la cheffe de l’exécutif provincial par ces filles leaders, le phénomène des violences sexuelles a pris de l’ascenseur dans les établissements scolaires notamment au Tanganyika, d’où l’engagement de l’autorité provinciale est indispensable afin de stopper l’hémorragie.
« Il se dégage que le phénomène des violences sexuelles a pris de l’ascenseur, s’est ancré dans les milieux scolaires et les élèves filles sont davantage victimes des diverses formes de ces violences » peut-on lire dans cette note.
Bien avant la Gouverneure de province, la même mission s’est adressée également au Ministre provincial de l’éducation, à la commissaire générale du genre et au président de l’Assemblée provinciale qui ont tous promis leur totale implication pour en finir avec ces violences sexuelles en milieux scolaires une bonne fois pour toutes.
Seulement au cours de deux dernières années, ces filles leaders ont pu dénoncer 25 cas des violences sexuelles en milieux scolaires dont 6 des auteurs ont été jugés et condamnés, indique Albertine Kungwa, Point focal au Tanganyika, du FFC.
A signaler que cette mission de plaidoyer est à placer dans le lot des activités en lien avec la journée internationale de la jeune fille commémorée le 11 octobre dernier et dont le thème national en cette année est l’égalité aujourd’hui pour un avenir durable. Elle s’inscrit dans le cadre du projet de lutte contre les violences sexuelles en milieux scolaires qui est mis en oeuvre dans 10 provinces de la RDC dont le Tanganyika par le Fonds pour les femmes congolaises, FFC en sigle.
Lancé en 2019 pour une période d’exécution de 3 ans, ce projet bénéficie du financement du Fonds spécial des Nations-Unies pour l’élimination de toutes les formes des violences à l’égard de la femme et de la jeune fille. Au travers de ce projet, 60 filles leaders ont été formées, dans chaque province ciblée, sur les instruments juridiques protégeant les femmes et les enfants ainsi que sur différentes formes des violences sexuelles que la loi congolaise réprime. Depuis, ces filles leaders qui constituent par ailleurs les clubs scolaires mis en place par ce même projet dans les écoles, sensibilisent leurs pairs et les encouragent à dénoncer des mauvaises pratiques dans leurs établissements scolaires respectifs. Uniquement pour la ville de Kalemie au Tanganyika, 60 jeunes filles de 6 établissements scolaires en l’occurrence Mahito, Tupendane, de la lukuga, Mwendo, la providence et lubuye scientifique sont la cible du projet.
Jeannot MWILAMBWE à Kalemie
